Depuis les années 1960, de nombreux travaux ont contribué à transformer profondément le regard sur le nouveau-né. Tous ont prouvé à quel point les premières années de la vie étaient cruciales : « les expériences que l’enfant fera dans cette période seront décisives pour la suite, au sens où elles définiront pour beaucoup le potentiel de l’enfant à se développer cognitivement, émotionnellement et socialement, de manière qu’il puisse prendre sa place en société »1.
1 Démarche de consensus sur les besoins fondamentaux des enfants en protection de l’enfance, Rapport ministériel, 2017
C’est pourquoi l’organisation des modes de garde est un sujet si sensible pour nos sociétés. Si les mères ont longtemps eu la tâche de garder leur enfant quotidiennement, la fin des années soixante a marqué un tournant sur le sujet. L’augmentation de l’emploi des femmes et la mobilité géographique qui éloigne les enfants de leurs grands-parents ont bouleversé ce modèle.
Tandis que l’école maternelle se généralisait, les premières crèches parentales se sont développées à la suite d’un vaste mouvement issu du monde associatif. A cette époque et pour une longue période, la France a figuré comme pionnière dans la socialisation des jeunes enfants.
Depuis les premières crèches, le développement du secteur se perpétue, et la demande ne semble pas faiblir. Ce développement est aussi bien quantitatif que qualitatif, la dimension pédagogique et éducative se développant parallèlement à l’approche sanitaire.
Aujourd’hui, le secteur de la petite-enfance se retrouve à nouveau au coeur des politiques publiques. En effet, derrière de simples modes de garde, les lieux d’accueils assurent des missions aussi bien multiples qu’essentielles :
- favoriser la socialisation des jeunes enfants et accompagner le développement de l’enfant,
- soutenir les parents dans leur fonction d’éducation,
- faciliter la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale,
- lutter contre la pauvreté infantile et garantir l’égalité des chances,
- promouvoir la mixité sociale et l’inclusion des enfants en situation d’handicap.
A quoi ressemble aujourd’hui le paysage de la petite-enfance? Pourquoi, alors que la demande ne faiblit pas, les lieux d’accueil continuent à être en nombre insuffisant ? A quels nouveaux enjeux font actuellement face les structures ? Quelles sont les opportunités de création et de développement dans le secteur ?